La nui est belle, l'air est chaud et les étoiles nous matent. Pendant qu'on kiffe et qu'on apprécie nos plus belles vacances. La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat. On est quelques sourires à partager notre insouciance. C'est ce moment là, hors du temps, que la réalité a choisi, pour montrer qu'elle décide et que si elle veut elle nous malmène. Elle a rejeté dans nos joies comme une anesthésie. Souviens toi de ces sourires, ils ne seront plus jamais les même. Le temps s'est accéléré d'un coup et c'est tout mon futur qui bascule. Les envies, les projets, les souvenirs dans ma tête il y a trop de pensées qui se bousculent. Le choc n'a duré qu'une seconde mais ces ondes ne laissent personne indifférent. Votre fils ne marchera plus. Voilà ce qu'ils ont dit à mes parents. Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle, un monde où les gens regardent avec gène ou compassion, un monde où être autonome devient un objectif irréel, un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention. Ce monde là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations. Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation. Ce monde respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité. Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés. On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui fini par s'imposer. La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer.
Rappelle toi juste que pas c'est une insulte, on avance tous sur le même chemin et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est un être humain ! Alors pourquoi tant d'embarra face à un mec en fauteuil ou face à un aveugle, vas-y tu peux leurs parler normalement c'est pas contagieux ! Pourtant avant de refaire mes premiers pas, certains savent comme moi qu'il y a des regards qu'on n'oublie pas. C'est peut-être un monde fait de décence; de silence, de résistance. Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage. Une frontière étroite entre la souffrance et l'espérance.
Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage ! Quand la faiblesse physique devient une force mentale.. Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand et comment. Quand l'envie de sourire redevient l'instinct vital. Quand on comprend que l'énergie se lit pas seulement dans le mouvement. Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve nos capacités d'adaptation.
Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième sens qui les délivre ! Bien au-delà de la volonté , plus fort que tout sans restriction, ce sixième sens qui apparaît, c'est simplement
L'ENVIE DE VIVRE.
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Ecrit en juin 2006 par Robert.