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mercredi 13 décembre 2006, 13h48
Affaire de diffamation envers Le Pen devant la Cour européenne des droits de l'Homme


STRASBOURG (AFP) - La Cour européenne des droits de l'Homme s'est penchée mercredi sur une affaire de diffamation envers le leader du Front National Jean-Marie Le Pen contestée par un auteur de roman et le quotidien Libération.
Mathieu Lindon, auteur du roman "Le Procès de Jean-Marie Le Pen", son éditeur Paul Otchakovsky-Laurens et Serge July, ex-directeur de Libération accusent la justice française d'avoir violé leur droit à la liberté d'expression en les condamnant pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen et le Front National.

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Me Roland Rappaport, conseil du romancier, a critiqué les tribunaux français qui ont reproché un "manque de distanciation" à Mathieu Lindon. Il a rappelé qu'il s'agit d'une "oeuvre fictionnelle" où les propos reconnus diffamatoires "sont prononcés par des personnages du roman", notamment un manifestant et un avocat.

Le roman retrace le procès d'un militant du Front national accusé d'avoir tué de sang froid un jeune maghrébin. Son avocat est juif, de gauche et homosexuel.

M. Le Pen y est qualifié par des personnages du roman de "chef d'une bande d'assassins" et de "vampire" se nourrissant "du sang de ses ennemis". "Derrière chacune de ses propositions on peut voir aussi le spectre des pires abominations de l'histoire humaine", indique l'un des quatre passages jugés diffamatoires.

En 1999, la justice française a donné raison à M. Le Pen et à son parti qui s'estimaient diffamés, condamnant l'écrivain et son éditeur à des amendes et à des dommages et intérêts. Serge July a été condamné en 2000 à une même peine pour avoir reproduit des passages jugés diffamatoires de l'ouvrage, accompagnés d'une pétition de 97 écrivains.

L'arrêt, qui pourra faire jurisprudence, sera rendu dans un délai non précisé.

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